Genèse :
Le
CHU de Nice, qui collabore depuis plusieurs années avec Art dans la Cité, nous a consultés en 2013, pour une intervention
artistique originale concernant la zone d’entrée, d’accueil et d’attente
des Urgences du Nouvel Hôpital Pasteur 2 qui ouvre fin 2014. Tout le
service du Pôle Urgences est regroupé au RDC sur près de 2500 m2 ;
Art dans la cité et le MAMAC (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain) de Nice ont étudié ensemble la possibilité de faire intervenir David Tremlett, artiste britannique internationalement reconnu, qui utilise une technique spécifique de la fresque avec des pigments naturels.
David
Tremlett a notamment réalisé l’escalier en colimaçon du MAMAC de Nice.
Une
fresque créée pour l’entrée et l’accueil des Urgences de ce nouvel hôpital offre
ainsi un pont tout à fait intéressant
entre 2 lieux, 2 édifices niçois importants
pour la population, le musée et l’hôpital.
Le projet :
L’ensemble des équipes du pôle urgences
a été associé à la réflexion artistique et humaine de ce projet depuis la fin de l'année 2013 jusqu'à l'été 2014.
Cette fresque, réalisée par l'artiste David Tremlett durant l'été 2014, avec ses caractéristiques apaisantes : couleurs, formes, techniques employées, permettra d'accompagner de manière idéale l’accueil dans cet espace significatif, mais aussi contribuera au mieux-être du patient, afin d’améliorer son accueil et son séjour ainsi que les conditions de travail du personnel, grâce à la création collective de cette œuvre qui sera installée durablement dans ces espaces.
Fresque : Espace d'attente des Urgences, Pigments naturels, pastel, vernis
Discussion avec David
Tremlett lors de la réalisation de la fresque, Hôpital Pasteur, Juillet 2014 :
Au début, lorsque je travaillais
beaucoup en Australie, en Inde ou en Afrique,
on trouvait des pigments naturels, plus particulièrement en Inde, de la poudre
de pigment naturel. J’achetais des sacs de pigments naturels, pour les utiliser
à d’autres moments.
Mais pour tous ces derniers projets, j’ai utilisé des
matériaux qui sont fabriqués en Europe, les pigments maintenant sont faits en
Europe, ou bien en Angleterre, ou encore en Hollande.
Mais, oui, j’utilise essentiellement des pigments naturels
qui viennent d’Inde ou d’ailleurs, c’est
bien souvent de la pierre pulvérisée, pour produire certaines couleurs comme
pour le bleu, le cobalt. En général toutes ces couleurs sont faites à partir de
sources naturelles, quand au rouge c’est est une sorte de quasi- naturel.
La plupart de ces pigments aujourd’hui sont naturels et on
ajoute de la cire pour qu’ils tiennent ensemble, la cire va servir de liant, et ainsi nous
pouvons appliquer ces pigments directement sur les murs. Puis nous les fixons
avec un fixateur qui permet de lier les pigments. Ce fixatif est principalement
un enduit très léger, qui maintient le tout ensemble. Il permet aussi, à la couche finale qui est
un vernis cette fois, de mieux tenir. Ce vernis, cette dernière couche, permet d’une part de protéger la fresque et de
pouvoir aussi la laver, la nettoyer en cas de projections malencontreuses …
Ici, par exemple, ces
murs sont tous recouverts avec du vinyle, et le problème que nous avons rencontré,
est que nous ne pouvions pas dessiner directement sur le mur, sur ce vinyle. C’est
comme une couche de plastique et si vous mettez le pigment, quand vous l’étalez,
il tombe. Nous avons donc dû préparer
ces surfaces avec une peinture acrylique mate, ce qui a permis de pouvoir
ensuite travailler dessus et, grâce à cette couche d’acrylique, cela tiendra.
Un projet comme celui-ci est, je pense, très particulier. Les
murs sont assez bas, il y a des systèmes
très modernes d’éclairage au plafond,
des panneaux de bois sur les côtés, c’est une architecture très moderne, avec
peu d’espaces vacants, libres.
Dans mon projet, j’ai donc pensé qu’utiliser les parties
hautes avec les angles serait intéressant,
pour permettre une sorte de dialogue, comme un langage léger de
l’esprit, une conversation entre les différents espaces. Et si ce projet plait,
par la suite, les gens pourront « entendre » qu’il y a cet angle ci et
ce coin là qui discutent ensemble avec
cet autre espace, c’est presque comme des petites enceintes qui dialoguent
ensemble. Et oui, nous sommes dans une salle d’attente.
C’est autre chose que proposer les fleurs, la mer, la cote
d’azur, des motifs typiques du coin, que l’on trouve ici dans la région, et que
l’on pense être relaxant dans une salle d’attente, dans une perspective
classique. Ici ce que je propose n’est pas mesurable comme cela, cela n’a pas non plus évidemment d’effet
démoralisant, au contraire, j’espère euphorisant.
Mais l’œuvre que je
propose est abstraite, il y a des couleurs qui je pense s’accommodent bien avec les espaces du bâtiment, correspondent
aux gens qui viennent ici, cela s’adresse plus au côté joyeux des
personnes et j’espère que pour ceux qui vont venir ici, cela influera sur leur
humeur, les rendra plutôt gais que tristes, j’espère vraiment que cela leur
donnera du moral, en tous cas, j’essaie
de faire au mieux pour atteindre cela.
Comme je le disais c’est mon premier projet à l’hôpital, je
n’ai jamais fait cela avant, je suis intervenu dans différents bâtiments, des
banques, des sièges d’entreprises, des hôtels etc., donc différentes
interventions comme cela , je préfère intervenir dans les galeries, les musées
et des institutions qui sont
spécialisées pour ce genre de travail, mais en terme de commande, c’est donc
ma première intervention dans un hôpital.
Et ce premier projet artistique à l’hôpital, c’est à Nice.
Je suis effectivement intervenu la première fois pour le Mamac
de Nice. Et le dialogue entre mon intervention artistique pour le musée et
celle pour cet hôpital est intéressant. Pour le musée, le projet est associé à
l’architecture, car l’on va d’un étage à
l’autre, cette intervention concernait l’escalier et il s’agissait de réaliser
un objet en lui-même, que l’escalier devienne un objet, avec les couleurs, la
façon de l’appréhender …
C’est ainsi une belle aventure pour moi ici à Nice. J’ai
commencé effectivement avec le Mamac, puis je me suis mis à aimer venir dans cette région, et puis nous avons trouvé un lieu où nous
venons de temps en temps nous relaxer depuis l’Angleterre, dans le quartier de Bellet… Et voilà, maintenant
je travaille dans un hôpital niçois et, qui sait, si un jour je viendrai me
faire « réparer » le cœur ici….
Des interventions sur les murs comme ceux des Urgences du nouvel hôpital Pasteur de Nice, tentent de répondre harmonieusement aux attentes de ses usagers. Ainsi l’œuvre créée dans cet environnement, entre en résonance avec l’espace alentour.
S’y développe de ce fait, un profond sens de l’harmonie, magnifié dans le geste de l’artiste et de son œuvre.
Son intervention, avec une attention étudiée au détail et un grand respect de l’environnement, s’adapte parfaitement à l’espace de l’hôpital.
S’y développe de ce fait, un profond sens de l’harmonie, magnifié dans le geste de l’artiste et de son œuvre.
Son intervention, avec une attention étudiée au détail et un grand respect de l’environnement, s’adapte parfaitement à l’espace de l’hôpital.
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